Om Mani Padme Hum

Amour pour tous les êtres.

lumière

Pour la lumière qui revient.
Pour la petite flamme qui réchauffe.

à méditer

"Jamais le maïs n'a raison contre la poule."

Proverbe africain

fantaisie

Zone grise du super-héroïsme. La fanatique des félins, aux neuf vies de chat de rue, avatar moderne de l'ancienne Bastet.
Colère et protection dans ce personnage de femme réincarnée.

pour réchauffer

Premier jour de neige...


Pour se réchauffer... le souvenir de la longue langue rouge de la gourmande bestiole.


Et la gourmandise.

les instants vrais

"On est si rarement un homme authentique sans rien entre soi et le reste. Le reste ? C'est tout l'univers autour de nous, tout ce à quoi nous ne devrions jamais nous habituer, tout cela qui vit et change à chaque heure en même temps que nous : le ciel, la nuit, les astres, le soleil, les aurores et les crépuscules, la terre blanchissante ou reverdissante qui meurt ou renaît, selon les saisons, sous les yeux des bergers, et aussi bien la petite herbe nouvelle qu'un lièvre a mordillée dans la nuit, c'est la mer et ces glauques merveilles que le nageur entrevoit, c'est la caresse de l'eau qui frémit autour de lui, c'est la bataille avec les vagues et les vents, ce sont toutes les surprises et les rencontres avec les choses, les gens, les bêtes, tous les signes du destin qui vous ont fait ce que vous êtes. On ne se souvient que de quelques moments vrais de la vie."

Jean Guéhenno – Carnets du vieil écrivain

Le sage et les fourmis

Au bord de la N238 à Louvain-la-Neuve, en Belgique, on trouve çà et là des banderolles rouges et blanches délimitant de petits territoires. Ces espaces ainsi protégés des cantonniers sont occupés par des fourmilières. Le protecteur des hyménoptères à l'origine de cette initiative est le garde forestier du bois de Lauzelle, Jean-CLaude Mangeot. Le bois qu'il entretient et surveille est un modèle de respect de la bio-diversité. On y découvre en particulier cette fourmilière de belle taille associée à des informations didactiques qui garantissent une meilleure protection: on craint beaucoup moins ce que l'on connait. Un bel engagement, assurément.

Chien

© Musées Royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles. Détail Homme assis et deux chiens. Collection Dora Janssen. Culture du Veracruz. 400-800 apr. JC.

Ce chien couché à l'ombre d'un musée bruxellois veille sur son maître de terre cuite depuis une éternité. Cette fidélité est honorée dans bien des cultures. Pensons à Hachiko, le chien akita du professeur Ueno qui accompagnait son maître à la gare tokyoïte de Shibuya tous les matins, qui revenait le chercher tous les soirs et qui a continué à le faire pendant près de 10 ans après la mort du professeur, jusqu'à sa propre mort.

Saint Ambroise

Bonne fête à tous les apiculteurs... et longue vie à toutes les colonies d'abeilles!

barde

Le dire autant qu'on veut et comme on veut. L'exprimer du plus profond de soi. Le chanter, le crier, le chuchoter, le murmurer, le penser, l'écrire... Cela finira par atteindre le tréfonds des feuilles. Cela fera frissonner de bonheur la sève et l'aubier.

Dactylorhiza

Orchidée sauvage. Petit joyau de bord de route. Lumière végétale en souvenir du dernier printemps.

Amanita muscaria

Archétype des champignons de l'enfance, boules floconneuses de contes de fées et de bûches de Noël (encore un), la Fausse oronge est bien séduisante! Contrairement à sa sinistre et pâlichonne cousine l'Amanite Phalloïde (le Calice de la mort), l'Amanite tue-mouche est un puissant neurotoxique mais ne provoque en principe (et c'est là une incertitude problématique) que la mort des insectes. On l'employait au Moyen-âge diluée dans du lait comme insecticide, d'où son nom vernaculaire (cf. Le Grand Albert, De vegetabilibus). Un usage chamanique était (est peut-être encore?) fait de ce champignon en Sibérie: les propriétés hallucinogènes de la muscarine, principal alcaloïde du beau champignon tacheté, provoquait le voyage du chamane, entre euphorie et hallucinations, délire et agitation. Pas d'antidote connu. Préférons-le en sucre sur les gâteaux et en imagination dans les histoires pour enfants.

le gros coeur rouge

La rue s'est tatouée un gros coeur, à côté de quelques détritus, tout près de la bouche d'égout. Un bon signe, assurément!

paraguas belge

Echo poétique au temps pluvieux qui assombrit un peu plus le mois de novembre finissant. Quand passer entre les gouttes devient un leurre.

Trametes versicolor

Ce beau polypore coriace et destructeur vit en colonies à étages, souvent sur le bois mort des hêtres ou des bouleaux, sa prédilection.

Crataegus

L'aubépine, arbre magique et légendaire. Du fond des temps, Joseph d'Arimathie ne nous détrompera pas, lui qui a enterré le Saint-Graal sous cet arbre pendant qu'il évangélisait la Grande-Bretagne de l'époque. La fée Viviane non plus, qui a fait la même chose avec son enchanteur préféré. Même l'orage lui témoigne un si grand respect qu'il ne lui envoie jamais la foudre: une aubaine pour les bergers et les promeneurs qui peuvent s'abriter sous ses branches s'ils croient assez aux légendes. Certains hommes l'ont aussi beaucoup apprécié de manière plus pragmatique. Les gaulois utilisaient ses qualités défensives: c'était alors un rempart bien pratique pour les villages. Les hommes du Néolithique quant à eux se nourrissaient de ses baies rouges nutritives. Aujourd'hui, ce sont surtout les oiseaux qui sont heureux de ce garde-manger des premiers frimas.

tatouage

Marque amie. Pendant la simple promenade, linéarité d'un appel vers le lointain qui sans doute restera niché dans un coin de la tête quelques temps. Un jour, peut-être, les pas du promeneur ne tourneront plus en boucle mais tenteront le grand large des chemins à l'affut des lignes (presque) jumelles.

paix

Sous d'heureux auspices

Un thé

Moment intime

l'immense

"Tout nous ramène à l'immense. Toujours. Et l'immense, aussi paradoxal que cela puisse paraître, eh bien habite le plus minuscule. Cette poussière dans le rai d'un soleil, cette fourmi allant à vive allure, guidée par l'effroi sur l'ocre du carrelage car le chat, de sa patte, veut jouer avec elle. Cette feuille d'automne, roussie, en piètre état, la dernière, sur la branche de l'arbre qu'arrachera bientôt le vent. Oui, l'immense est là, à portée de nos mains. Partout. Partout."

Joël Vernet – La nuit errante

Tilia

Le grand tilleul est déjà entré dans l'hiver. Tendre géant, arbre doux, si doux que les Celtes rendaient la justice sous sa ramure pour que la douceur de son parfum diminue les colères et suscite les réconciliations. Cet arbre ami offre ses fleurs fraîches à la bonne saison pour favoriser le bon sommeil et calmer maux de tête et tensions. Pour l'instant, il entame sa dormance. Chut! Protégez son sommeil comme il protègera le vôtre.

Lycoperdon perlatum

Vesse-de-loup perlée, sphère verruqueuse, champignon meringué de bûche de Noël, petit sac à spores poussiéreuses, jeu d'enfant... Comme tous ceux de son espèce, il incarne la puissance germinative de l'automne.

alchimie automnale

Les feuilles commencent un nouveau cycle vital.


Et tombent les galles aussi, aux couleurs assorties.

visages

Rencontre de Samhain... Temps de personnification des légumes, comme chacun sait.

excipit

Dessin de Bada Shanren (Chu Ta).

"Lorsque Bada revint ce soir-là de son excursion, le silure sur le mur le regarda de ses yeux minuscules.
Bada vit l'eau et soudain sa main lui sembla être une nageoire."

Richard Weihe, Mer d'encre.

J'aime

Vianden à travers une toile d'araignée, plume et lavis d'encre brune et d'encre violette, 13 août 1871, Collection Bulloz, Paris, Maison de Victor Hugo.

"J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait ;
Et que rien n'exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;

Parce qu'elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu'elles sont les tristes captives
De leur guet-apens ;

Parce qu'elles sont prises dans leur oeuvre ;
Ô sort ! fatals noeuds !
Parce que l'ortie est une couleuvre,
L'araignée un gueux;

Parce qu'elles ont l'ombre des abîmes,
Parce qu'on les fuit,
Parce qu'elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit...

Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal !

Il n'est rien qui n'ait sa mélancolie ;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie
De les écraser,

Pour peu qu'on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour !"

Victor Hugo, Les Contemplations.


Personnification romantique et exagération hugolienne mais retirons l'essentiel:

Amour!
Tout veut un baiser
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie


Ce n'est pas du Bashô mais il est doux d'approcher une esthétique épurée.

Moai

Un sosie bruxellois, les yeux fixés sur le plafond d'un musée qui fleure la vieille époque, connecte immédiatement le visiteur à Rapa Nui, 3700 kilomètres des côtes chiliennes, en plein Pacifique.

Ailleurs, sans comparaison possible, le regard d'un très grand photographe sur les mystérieuses statues :

Copyright Mickael Kenna

Copyright Mickael Kenna

Exposition Mickael Kenna à la BNF jusqu'au 24 janvier 2010.

Clematis flammula

La Clématite Flammette est ici trop avancée dans la saison pour encore incendier les yeux du promeneur de ses vaporeuses fleurs blanches. Les narines perdent l'occasion d'une magnifique rencontre parfumée. Prenons donc rendez-vous pour le début du prochain été!

Le canyon de l'Ardèche

... pour mettre un peu d'exotisme dans ce paysage français.

Nicotiana tabacum

Dans un des derniers séchoirs à tabac, bien ventilé et bien exposé, de la vallée de la Semois, les feuilles de tabac attendent leur parfaite dessication.

web

Rencontre de l'art arachnéen et de la goutte d'eau. Lumineuse suspension.

Horizon

Même dans la nudité de la géographie agraire (ici le Brabant belge), l'oeil trouve le bonheur de l'horizon, cette liberté nourrissante que les barreaux bien alignés par les machines agricoles ne parviennent pas à entraver. L'oeil voit plus haut et plus loin, espérant un oiseau ou la cime d'un arbre. Scruter l'horizon: vieux réflexe de voyageur qui lit au loin les changements écrits par les éléments naturels.

Féminin paléolithique

Naturhistorisches Museum Wien

Petite femme de 11 centimètres âgée de 25000 ans, Callipyge de Willendorf. La Vénus autrichienne garde tous ses secrets.

Prunus spinosa

Voici le prunelier, prunellier, prunier sauvage, buisson noir, épinette ou encore épine noire. Donnez-lui une place dans vos haies: il nourrit les oiseaux, abrite les papillons et offre un barrage épineux compact infranchissable. Il se marie très bien avec l'aubépine et l'églantier. Très mûres, vous pouvez envisager l'utilisation des prunelles (après gelée pour éviter trop d'astringence) dans une eau de vie qui peut s'avérer fort agréable.

archéologie

Domino géant?

Petit Lu énorme?

Pieris brassicae

Vous me reconnaissez? Je suis encore couverte de rosée matinale, ce qui ne me coupe pas l'appétit, croyez-moi!

Oui! Je suis la chenille de la Piéride du Choux... Belle livrée et souplesse à l'épreuve de toutes les courbes des feuilles en dévoration. Il faut savoir faire des offrandes toutes simples à la nature et arrêter d'employer le terme "ravageur" pour les habitants des potagers. Mes copines et moi nous n'avons entamé qu'un ou deux choux. Le jardinier peut manger tous les autres. En échange, il aura le plaisir de voir voler de beaux papillons blancs ocellés!

Morus alba et Bombyx mori

Vieux mûrier blanc dans la cour d'une ancienne magnanerie en Ardèche. C'est l'un des rescapés de l'arrachage massif de cette essence lorsque la sériculture, l'élevage des vers à soie, et son industrie dérivée ont périclité à la fin du XIX° siècle, en conséquence de l'ouverture du canal de Suez. Les feuilles du mûrier blanc nourrissent en effet la chenille du Bombyx du mûrier qui tisse le cocon prisé pour son délicat filament. Ce lépidoptère, originaire de Chine, n'existe qu'à l'état domestique.

Dieu Cerf

Copyright Hugo Soria, Abrigo de Chimiachas, Parque Natural de la Sierra y los Cañones de Guara (Huesca, España).

6000 ans avant JC, déjà le Dieu Cerf occupait les hommes. La puissance d'un des derniers grands rois des forêts d'Europe occidentale inspirait le respect. Sa vitalité, toujours exprimée dans les vocalises du brâme, en faisait un psychopompe sérieux. L'évolution anthropomorphique du sacré l'a légèrement transformé en Dieu Cornu, représenté de manière stupéfiante dans l'art pariétal de la Grotte des Trois frères en Ariège:


On sait ce que l'ère chrétienne en fit...

Calluna vulgaris

Lumière sur la bruyère callune. L'été tire à sa fin. La lande est en fête. Les abeilles apprécient cette dernière précieuse source de nourriture.

Ephippiger ephippiger

"ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii ti-ziiiiiiii "

Cette éphippigère des vignes mâle (pas de long oviscape au bout de l'abdomen pour pondre des œufs), grosse sauterelle aux ailes atrophiées, a trouvé refuge à l'abri d'un volet. Elle aime les environnements chauds, friches, champs ou vignes comme son nom vernaculaire l'indique.

Lagorce

Lagorce, village ardéchois, dans son buissonnant écrin de plantes méditerranéennes.

Junipérus Oxycédrus

Gros plan sur le Genévrier cade, l'arbre qui prend le maquis! Cet arbuste méditerranéen aime les sols arides. Il contribue à remplir l'air des garrigues d'un parfum délicieux. Cet arbuste, qui peut aussi être un arbre parfois, possède un bois presque imputrescible dont on extrait une huile appréciée pour ses qualités antiseptiques et désinfectantes. Faire brûler de la poudre de cade était une pratique traditionnelle destinée à purifier l'air ambiant et à éloigner les insectes.