lundi 19 décembre 2011

Orage



"La fenêtre

un trou vivant où l'éclair bat

Plein d'impatience

Le bruit a percé le silence

On ne sait plus si c'est la nuit

La maison tremble

Quel mystère

La voix qui chante va se taire

Nous étions plus près

Au-dessous

Celui qui cherche

Plus grand que ce qu'il cherche

Et c'est tout

Soi

Sous le ciel ouvert

Fendu

Un éclair où le souffle est resté

Suspendu."


Pierre REVERDY

4 commentaires:

Elisa a dit…

merci pour ces beaux blogs enrichis parcimonieusement de perles

Ramón Puig a dit…

Agnès,

Merveilleuse la photo de ton chat sous la lune et le poème de Reverdy. Merci!

En échange, un petit souvenir de Supervielle:

Attendre que la Nuit, toujours reconnaissable
À sa grande altitude où n’atteint pas le vent,
Mais le malheur des hommes,
Vienne allumer ses feux intimes et tremblants
Et dépose sans bruit ses barques de pêcheurs,
Ses lanternes de bord que le ciel a bercées,
Ses filets étoilés dans notre âme élargie,
Attendre qu’elle trouve en nous sa confidente
Grâce à mille reflets et secrets mouvements
Et qu’elle nous attire à ses mains de fourrure,
Nous les enfants perdus maltraités par le jour
Et la grande lumière,
Ramassés par la Nuit poreuse et pénétrante,
Plus sûre qu’un lit sûr sous un toit familier,
C’est l’abri murmurant qui nous tient compagnie,
C‘est la couche où poser la tête qui déjà
Commence à graviter,
À s’étoiler en nous, à trouver son chemin.

Jules Supervielle, Les amis inconnus, “Visite de la nuit”, 1934 (1931)

Amicalement

Ramón

Véro a dit…

Quelle magnifique photo!! toute la classe et le mystère du chat en une seule image.

bialais5 a dit…

joli chat lunaire venus serait jalouse et joli poème. Merci